“Hell is empty and all the devils are here.” - Shakespeare

 I never actually am alone. I just always feel alone. - Drake.

            J'étais en colère. J'avais beau écrire rien ne sortait. Je n'arrive ni à travailler, ni à rien de bien productif. J'étais bien différente des autres, ceux qui s'attelaient à la tâche, comme des robots préalablement configuré pour cela. J'étais une machine dysfonctionnelle dont personne prenait le temps de la réparer ou de la déplacer. Je savais que mon voyage jusqu'au cimetière des automates n'allait être qu'une question de temps. Pourtant, je restais encore entourée de robots en sur-régime qui voyaient leurs futurs aussi clairs que l'eau de roche. Qu'allais-je faire si pour moi tout cela n'était qu'un fardeau, un mécanisme sans but précis ? La brume et le brouillard résumaient parfaitement la vision que j'avais. Répéter les mêmes gestes machinalement, d'une manière redondante. Je me demandais si dans cette minuscule pièce où nous étions presque tous empilés les uns sur les autres, se trouvaient d'autres machines aussi perdues que moi. Mais je n'avais pas le temps de regarder bien longtemps, tout le monde s'attelait à sa tâche pendant que j'accumulais le retard. J'attendais la chute fatale qui me réveillerait de cet horrible cauchemar, tout en sachant bien sûr, que la chute me serait mortelle, que la douleur que je ressentais à ce moment précis ne serait qu'une once de celle que je ressentirais quand l'échec m'obligera à se prosterner face à lui. Tout en écrivant ses mots, j'avais pris conscience de quelque chose de frappant. L'amertume que j'avais n'était engendrée que par mes propres actes. Sans m'en rendre compte je venais de baisser les bras. C'était impardonnable, voilà d'où venait mon dysfonctionnement, on ne pouvait pas aider quelqu'un qui avait déjà abandonné. Les autres machines continuaient de produire, créer, impressionner. Mais moi, j'avais pris une décision. Je laisse passer cette production là, je m'accrocherai à la prochaine, s'il n'est pas trop tard. Si d'ici là, mon auto-destruction n'arrivait pas à sa fin.

B.