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Who's that B. ?
13 février 2011

We all end up dying anyway.

               Heureusement que le bruit de ses talons s'écrasant au sol résonnait dans toute la ruelle, essayant de masquer le fracas assourdissant de sa solitude asphyxiante. Elle était assise devant ta maison. Le trottoir l'observait d'un air piteux, comme si son côté pitoyable, misérable la rendait humaine à nouveau. Elle scrutait la fenêtre, tout en fouillant dans son sac pour trouver ce fichu bout de papier. La lumière était éteinte, et à défaut d'avoir trouvé sa feuille, elle prit sa dernière cigarette pour se voler quelques minutes de sa vie. La fumée s'élançait vers ta fenêtre, essayant d'y frapper pour que tu te réveilles. En vain, la fumée se réconforta avec les étoiles, qui lui laisser une place de choix entre éclat, lueur, luminescence et espoir. Elle regardait la scène, mais ne jalousait pas la brume de s'être emparé d'une place idéale. Elle n'aurait eu aucune pitié à la saisir si elle avait eu le choix, le temps, le courage, l'avidité. Mais ses yeux ne se décollaient pas de ta fenêtre. Et c'est le vent qui avoua susurrant à son oreille où elle avait laissé ton message. Alors elle écrasa son petit rouleau de tabac enveloppé dans une feuille de papier très fin sur la route, sans aucune clémence, sans même le regarder. Elle souffla le peu de fumée qui s'accrochait à sa gorge, de peur d'être rejeté dans le froid glacial de cette soirée de février. Elle passa sa main sur les balafres qui lui rappellent qu'elle n'est pas invincible, que son corps la laissera toujours tombée quand elle sera la première à se jeter par-dessus un pont. Et c'est en se raclant la gorge, osant, risquant de briser le silence dans lequel tu la laissais, sans même t'en rendre compte. Son sac glissa jusqu'à elle, il était temps désormais, le temps s'écoulait beaucoup plus vite que le sang dans ses veines. Alors, elle se hâta, pris la pauvre feuille, et répéta la même scène déplorable, miséreuse, dont le trottoir, la fumée, les étoiles et la lune étaient uniques spectateur.

« Je ne reviendrai pas. Je suis bien mieux sans toi. »

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            Mais ne te méprend pas, c'était son écriture, ses mots, son supplice qui était là. Elle s'était juste imaginée que si tu avais  eu le courage de lui donner un souvenir, une lettre, un mot, il se serait résumé à ça. Elle souriait, et son sourire illuminait la lune, qui osait à peine l'observer. Mais je ne saurai te dire si c'était son chagrin ou son sourire si vertueux qui était douloureux à percevoir. Elle plia le bout de papier, et le rangea avec une minutie et précaution qu'elle ne connaissait pas quand il s'agissait de ses affaires. Elle jeta à nouveau un regard furtif vers ta fenêtre tout en trouvant le courage absurde de se lever. Sa main attrapa son sac, dans une certaine indifférence, mais tu n'avais toujours rien remarqué. Sa veste s'écrasa sur son épaule, épuisée par la fatigue et par la vitesse à laquelle les aiguilles de sa montre s'empressaient de tourner. Elle essuya son humiliation avec pudeur en passant sa main sur sa charmante robe de dentelle qui s'écroulait jusqu'à ses genoux. Et la rue n'eut pas besoin de s'inquiéter pour elle, elle savait très bien que demain, elle serait de retour sur ce même bout de trottoir, à admirer ton indifférence.

 

B.

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